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Quand on fait partie, comme Jack Beng-Thi, depuis quelques décennies du réseau de plasticiens qui, tels des écolos en politique, militent en périphérie des hauts lieux des arts plastiques pour faire entendre la voix des pays non privilégiés, se retrouver dans la sélection officielle d’une Biennale de plus, comme celle de Dakar, peut, vu de loin sembler anodin. Seulement il n’y a pas si longtemps cet artiste, ses pairs de l’océan Indien, de la Caraïbe, de l’Europe ou de l’Amérique n’avaient pas accès à cette manifestation, pour la simple raison avancée qu’ils n’étaient “pas citoyens de l’Afrique”, la première condition pour participer à la sélection . Une exclusion qui donnait des frissons à tous les descendants des ethnies victimes de la servitude, exilés dans le monde, revendiquant leur filiation avec le continent noir. “Avec les millions de déportés implantés ailleurs sur la planète réapparaissent avec force des affirmations de valeurs africaines, croisées, qui plus est, et enrichies d’autres cultures. Beaucoup font aujourd’hui le retour aux sources animant un mouvement de flux et reflux qui fait évoluer les consciences”, apprécie Jack Beng-Thi. A force de demandes répétées, les artistes de la diaspora africaine ont fini par être entendus et une demi-douzaine d’entre eux plasticiens célèbres des Etats-Unis (William L Pope, Kori Newkirk, Louis Cameron, Senam Okudzeto ), d’Angleterre (Keith Piper) du Brésil (Arjan Martins), avec le Réunionnais Jack Beng-Thi, ont eu cette année droit de cité à la Biennale du Sénégal présidée par l’Ivoirien Yacouba Konate.