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Cesaria Evora : “À La Réunion, je suis chez moi”
La chanteuse capverdienne a posé les pieds sur l’île, le “paradis” qu’elle affectionne tout particulièrement. Elle vient interpréter “Sodade” évidemment, mais également son nouvel album “Rogamar”, un hymne à la mer. Elle n’a pas changé d’un brin et revient pour la troisième fois nous faire frissonner, avec son alchimie dont elle seule a le secret.

La gale s’attaque aux écoles de Saint-Denis
Après l’Ouest, la gale se propage à Saint-Denis. Au moins deux cas avérés ont été répertoriés dans deux écoles maternelles du chef-lieu. Hier, plus de vingt-cinq cas étaient toujours suspects. La municipalité, le rectorat et les services de l’État prennent des dispositions pour enrayer la contagion tout en évitant de parler d’épidémie.À Saint-Denis, l’histoire commence lundi dernier. Le directeur de l’école maternelle Vauban, comptant 160 élèves, détecte sur l’un d’eux des rougeurs au niveau de ses mains. L’enfant se plaint de démangeaisons. Le responsable de l’établissement en informera aussitôt ses parents. Mardi, l’enfant n’ira pas à l’école mais chez son médecin traitant. En fin d’après-midi, les parents, consciencieux, prennent contact avec le directeur de l’école. Ils lui annoncent le diagnostic : leur enfant a la gale. Il restera chez lui jusqu’à la fin de son traitement.
Entre 2 et 27 cas avérés
Mercredi, pas d’école. Il faut attendre jeudi matin pour que la médecine scolaire du rectorat et la PMI de Saint-Denis, envoient une équipe de médecins afin de contrôler l’ensemble des élèves de l’établissement. Ces derniers détectent 30 cas suspects, (la préfecture parlait hier de 40 cas) immédiatement renvoyés chez eux avec obligation d’aller voir leur médecin pour affiner le diagnostic. Vendredi matin, sur la trentaine d’enfants suspectés la veille d’avoir la gale, cinq d’entre eux seulement retrouvent le chemin de l’école, certificat médical attestant de leur bonne santé en poche. Qu’en est-il des 25 restants ? Ni l’école, ni la municipalité et encore moins les services de l’État n’avaient pris soin, hier, de contacter les parents de ces enfants au mal suspect. “On peut supposer qu’ils présentent effectivement des symptômes de la gale”, expliquait Serge Hoarau, adjoint délégué de la vie scolaire à Saint-Denis, lors d’une conférence de presse quasi improvisée. Par ailleurs, jeudi, une autre école maternelle du chef-lieu relevait un cas suspect, qui s’est par la suite confirmé. Un autre enfant a lui aussi la gale. Il s’agit de l’école de la Source. Depuis, le dispositif de contrôle a été dépêché sur les lieux mais aucun nouveau cas n’avait été identifié. Résultat, aux 30 (ou 40 ?) cas suspects à Saint-Denis cette semaine, les autorités déploraient hier en début d’après-midi, deux cas de gale dans deux écoles maternelles. Si l’on y ajoute les 25 autres enfants dont on n’avait plus eu de nouvelles après leur visite chez le médecin, ce sont 27 cas de gale détectés en une semaine dans le chef-lieu ! Et les perspectives ne sont guère réjouissantes. La gale est une maladie extrêmement contagieuse. Son principal allié : le contact direct de personne à personne. La promiscuité qui existe dans les classes de maternelles est évidemment propice à la propagation de la maladie. Les petits sont des victimes de choix. En maternelle, ces derniers se touchent constamment, notamment lors de la sieste quotidienne. Il faut savoir aussi que la période d’incubation peut varier de trois jours à trois semaines. Bonjour les dégâts…
Déplacement vers l’Est ?
“C’est la raison pour laquelle un dispositif de veille a été mis en place sur l’ensemble de Saint-Denis”, indique la municipalité. La commune compte 86 écoles accueillant 20 300 enfants. Autant dire que le facteur risque est optimal. Lors de son passage dans l’école de Vauban, jeudi, les équipes de la DRASS ont pris la précaution d’enfermer les matelas dans des sacs plastique dans le but de tuer les acariens. De même, la médecine scolaire et la PMI ont délivré aux parents des enfants de cette école un petit fascicule leur expliquant comment lutter contre la gale. La mairie et l’inspecteur d’académie ont eux aussi fait passer un message de précaution aux parents. Il leur a ainsi été demandé de ramener, chaque soir, tous les tissus qui auraient été à l’école en contact avec leur enfant afin de les laver à plus de 55° en machine ou de les mettre quelque temps dans des sacs. Les matelas ont également été récupérés afin d’être lavés. Le traitement concerne le malade, sa literie et ses vêtements, mais aussi son entourage proche. Aujourd’hui, une entreprise privée contactée par la municipalité doit passer dans l’école de Vauban afin de la désinfecter et des fumigènes y seront pulvérisés. Lundi, l’école devrait rouvrir ses portes normalement. De même, il est fortement recommandé aux parents de bien surveiller la santé de leurs enfants. Le meilleur conseil est d’aller voir son médecin en cas de suspicion. Tout cas suspect ne pourra revenir à l’école qu’avec un certificat médical. “Vu le premier constat et le dispositif d’inspection et de précaution mis en place, nous espérons que tout aura été fait pour maîtriser la contagion”, concluait Serge Hoarau. Enfin, les autorités ne se risquaient pas encore hier à parler d’épidémie, ni même à établir un rapport direct avec les premiers cas de l’Ouest. Saint-Paul, mais aussi le Port puis la Possession. La maladie se déplacerait-elle vers l’Est ? Thomas Lauret