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(“La Liberté ou la Mort” – The Genius of France between Liberty and Death)

Premier mot de la devise républicaine, la Liberté est définit dans la Déclaration des droits de l’Homme de 1793 : « La liberté est le pouvoir qui appartient à l’homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux droits d’autrui ; elle a pour principe la nature ; pour règle la justice ; pour sauvegarde la loi ; sa limite morale est dans cette maxime : Ne fais pas à un autre ce que tu ne veux pas qu’il te soit fait. » Le deuxième terme, l’Egalité, y est définit aussi : « Tous les hommes sont égaux par nature et devant la loi. » Selon la Déclaration des droits de l’homme de 1795 : « L’égalité consiste en ce que la loi est la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. L’égalité n’admet aucune distinction de naissance, aucune hérédité de pouvoirs. »Troisième élément de la devise de la République, la Fraternité est ainsi définie dans cette même Déclaration : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fît ; faites constamment aux autres le bien que vous voudriez en recevoir ».En 1848, dans le Manuel républicain des Droits de l’Homme et du Citoyen, Charles Renouvier résumait toute la philosophie du triptyque républicain : « Les hommes naissent égaux en droits, c’est-à-dire qu’ils ne sauraient exercer naturellement de domination les uns sur les autres. La loi, dans la République, n’admet aucune distinction de naissance entre les citoyens, aucune hérédité de pouvoir. La loi est la même pour tous. » « S’il n’y avait signé que la liberté, l’inégalité irait toujours croissant et l’Etat périrait par l’aristocratie ; car les plus riches et les plus forts finiraient toujours par l’emporter sur les plus pauvres et les plus faibles. S’il n’y avait qu’égalité, le citoyen ne serait plus rien, ne pourrait plus rien par lui-même, la liberté serait détruite, et l’Etat périrait par la trop grande domination de tout le monde sur chacun. Mais la liberté et l’égalité réunies composeront une République parfaite, grâce à la fraternité. C’est la fraternité qui portera les citoyens réunis en Assemblée de représentants à concilier tous leurs droits, de manière à demeurer des hommes libres et à devenir, autant qu’il est possible, des égaux ».

Histoire

Il fit partie des nombreuses devises invoquées mais devint vite incontournables. Le premier à en faire usage dans un cadre officiel est Maximilien de Robespierre, dans son Discours sur l’organisation des gardes nationales, le 5 décembre 1790 à l’Assemblée Nationale.En 1791, un membre du club des Cordeliers propose cette devise qui est adoptée, en avril 1792, au cours de la fête de la Liberté. La formule « Liberté, Egalité, Fraternité, ou la mort » sera inscrite sur toutes les façades des édifices publics, en 1793, sur les ordres du maire de Paris, pour rappeler à la population les principes fondamentaux de la Révolution. La dernière partie fut cependant vite abandonnée, car trop associée à la Terreur.Comme beaucoup de symboles révolutionnaires, la devise tombe en désuétude sous l’Empire. Elle ressurgît avec la révolution de 1830, et fut ensuite régulièrement revendiquée par différents révolutionnaires, en particulier le socialiste Pierre Leroux, qui participera largement à sa reconnaissance comme principe de la République. Avec la révolution de 1848, la IIe République l’adopta comme devise officielle le 27 février 1848 grâce à Louis Blanc. Elle est empreinte à cette époque d’une dimension religieuse : les prêtres célèbrent le Christ-Fraternité et bénissent les arbres de la liberté qui sont alors plantés. Boudé une nouvelle fois par le Second Empire, la devise est définitivement adoptée comme symbole officiel de la République par la IIIe du nom.
La devise est réinscrite sur le fronton des édifices publics à l’occasion de la célébration du 14 juillet 1880. Elle figure dans les constitutions de 1946 et 1958 et fait aujourd’hui partie intégrante de notre patrimoine national, à défaut d’être bien souvent respectée. On la trouve aussi sur des objets de grande diffusion comme les pièces de monnaie ou les timbres.

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